GESTIONNAIRES EN ACTION. Après une troisième année consécutive de bons rendements boursiers, 2026 sera marquée par la continuité des grandes thématiques qui ont prévalu tout au long de cette année.
C’est du moins l’avis de Julie Hurtubise, conseillère en placements à Gestion de patrimoine TD.
«Jusqu’à présent en 2025, le S&P/TSX a eu une très bonne année avec un rendement largement positif de près de 30%, ce qui est un des meilleurs résultats dans les marchés développés. Par contre, ce qui est important de dire, c'est que ce ne sont pas tous les secteurs qui ont profité de cette hausse. Les banques et les ressources naturelles ont été les grandes gagnantes», dit-elle.
Après une année aussi forte que 2025, il est à son avis normal que l’on doive s’attendre à un ralentissement en 2026, qui devrait tout de même être positive.
«Au Canada, les banques devraient continuer de bien performer dans un contexte de taux plus stables, de bilans financiers solides et de dividendes attrayants. Du côté des ressources, le pays demeure très bien positionné, sans oublier que la demande pour l'énergie, les métaux et les infrastructures restera structurellement forte», précise-t-elle.
Actions américaines : encore l’intelligence artificielle
En 2025, les marchés boursiers américains ont aussi connu une bonne année, bien que la performance a été très concentrée dans la technologie autour de l'intelligence artificielle (IA).
«À l'inverse, d'autres secteurs comme l'énergie, les services à la collectivité et l'immobilier ont été pénalisés par le niveau des taux d’intérêt. Certains segments de la consommation discrétionnaire ont été aussi volatils», résume-t-elle.
Julie Hurtubise soutient qu’un thème important à surveiller en 2026 sera celui des investissements en infrastructures autour des centres de données liés à l’IA, qui vont s’étaler sur plusieurs années.
Un autre secteur qu'il ne faut pas oublier est celui des soins de la santé. Le secteur a moins de bien fait en 2025 et se positionne bien pour l’année à venir. Grâce à des valorisations encore raisonnables, c'est un secteur moins exposé à l'intelligence artificielle et à l'endettement qui peut être un bon complément à ajouter en portefeuille.
Obligations : entre rendements et taux d’intérêt
La conseillère en placements estime que les taux d’intérêt devraient être beaucoup plus stables en 2026 qu’ils ne l’ont été cette année.
«Au Canada, le taux directeur devrait rester proche des niveaux actuels. Aux États-Unis, les marchés ciblent une à deux baisses d’un quart de point. Concrètement, ça veut dire qu'on peut acheter des obligations gouvernementales ou de sociétés de bonne qualité qui obtiennent un rendement autour de 3% à 4% au Canada, puis près de 4% aux États-Unis sans prendre de risques excessifs», explique-t-elle.
Si les taux baissent un peu aux États-Unis, la valeur des obligations peut augmenter légèrement en plus du revenu qu'elles versent.
Métaux précieux : l’or, le cuivre et l’argent
En 2025, le prix de l’once d’or ajusté à l’inflation a battu un record vieux de 40 ans. Peut-on penser que la croissance va se poursuivre en 2026?
Oui, selon Julie Hurtubise, qui souligne que Morgan Stanley prévoit que le prix de l'once d’or, actuellement d’un peu plus de 4300$US, pourrait atteindre environ 4500$US vers le milieu de 2026, porté par une demande stable des banques centrales, des FNB ainsi que des anticipations de baisse de taux.
«Un autre élément à surveiller pour 2026 c'est l'augmentation des fusions des acquisitions dans le secteur minier. Pour ce qui est de l'argent, la demande industrielle reste forte. Les panneaux solaires, l'électronique et les technologies soutiennent aussi les prix. En ce qui concerne le cuivre, c'est encore plus clair. L'offre est limitée, les nouveaux projets prennent du temps et la demande continue d'augmenter», dit-elle.
Vers un rebond du prix du pétrole?
Le prix du baril de pétrole brut, descendu sous les 55$US, à un creux depuis 2021, devrait rester relativement stable l’an prochain, selon la conseillère en placements.
«Le secteur de l'énergie entre aussi dans une phase un petit peu plus normalisée. On s'attend à ce que les prix du pétrole restent autour de 60$US le baril. Ce niveau reflète un marché bien approvisionné avec une production mondiale en hausse et une demande qui continue de croître à un rythme plus modéré», raconte-t-elle.
Elle précise qu’aux niveaux actuels, les entreprises restent rentables, mais avec des marges plus serrées. Un tel environnement favorisera surtout les producteurs plus disciplinés, ceux qui ont des coûts de production plus bas et des bilans solides.
*Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.