Les nouveaux héros n’auraient plus exactement l’étoffe de ceux d’hier. « Les X, Y et Z sont beaucoup plus sensibles. » Une alchimie unique à notre époque serait en train de transformer les victimes en héros !
Un renversement complet des polarités qui ont fait l’ordre du monde jusqu’à aujourd’hui. Avec Je souffre donc je suis, l'essayiste Pascal Bruckner constate que cette « souffrance est un puissant fonds de commerce », alors que « chacun veut être auréolé de la toute-puissance de la victime ».
La figure du Christ n’est pas étrangère à cette posture qui est peut-être la nouvelle tentation de l’Occident ?
Depuis la publication du Nouveau Désordre amoureux, coécrit avec Alain Finkielkraut en 1977, Bruckner passe au peigne fin l’héritage de ce petit tremblement de terre qu’a été mai 68 pour nos sociétés riches et modernes : l’individualisme, l’écologie et le bonheur, nouvel impératif radical de toute une génération.
Notre invité accepte d’aborder avec candeur « l’obssession antisémite d’un père violent », qui a probablement façonné sa vision du monde. Les guerres à Gaza et en Ukraine mais aussi le nouveau féminisme et l’état de nos fragiles démocraties complètent cette conversation…tonique !
Pascal Bruckner est l’auteur d’une trentaine de romans et d’essais récompensés de plusieurs prix prestigieux.