La crise profonde qui frappe nos démocraties peut-elle se résoudre pacifiquement, par le biais du débat et de compromis, expédients ordinaires de la vie parlementaire moderne ?
À l’heure des chambres d’écho, où l’adversaire politique est souvent un ennemi à abattre, poser la question annonce malheureusement peut-être le programme.
Les écarts de richesse de plus en plus grands et la défiance marquée à l’endroit de ce que nous appelons « les élites » ne font qu'accroître une frustration qui ne trouverait plus de solution dans les urnes.
« Je crains que nous n’en arrivions là -à la violence- parce qu’il y a une incapacité à voir qu’il y a des gens qui souffrent. »
Natacha Polony est directrice de la rédaction du magazine Marianne et observe avec une froide lucidité le délitement de ce que l’on pourrait appeler le contrat social depuis l’avènement du « doux commerce », formule ironique qu’elle emploie pour décrire une mondialisation de moins en moins heureuse.