GESTIONNAIRES EN ACTION. Les marchés financiers anticipent que la Banque du Canada abaissera son taux directeur de 50 points de base lors de sa prochaine réunion, le 23 octobre.
Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital, estime toutefois que la robustesse des données sur l'emploi et le fait que les marchés boursiers soient à des sommets pourraient inciter la Banque du Canada à jouer de prudence et de réduire son taux directeur de seulement 25 points de base.
«On pense qu'une coupe serait suffisante, mais la Banque du Canada devrait aller avec deux coupes (totalisant 50 points de base) si la situation économique est en réalité pire que ce que les chiffres nous laissent croire», dit-il.
En ce qui concerne les marchés obligataires, Nicolas Vaugeois soutient que des baisses totalisant 75 points de base sont déjà anticipées d'ici la fin de l'année. «Le taux directeur est à 4,25% en ce moment et s'il devait reculer à 3,5% d'ici la fin de l'année, cela n'aura pas d'effet très important sur les obligations», raconte-t-il.
Il ne croit pas non plus que le recul des taux d'intérêt provoquera une vente massive de titres obligataires qui profiterait à d'autres catégories d'actifs comme les actions.
Selon lui, les investisseurs pourraient toutefois explorer d'autres secteurs, comme les obligations mondiales ou multisectorielles, susceptibles d'offrir de meilleurs rendements.
Nicolas Vaugeois concède que le marché obligataire américain reste beaucoup plus vigoureux que celui du Canada.
«Il y a même certains économistes qui sont en train de remettre en doute la décision de la Réserve fédérale américaine d'avoir réduit son taux directeur de 50 points de base en septembre (pour le porter entre 4,75% et 5%). Les données économiques qui ont été dévoilées récemment ont été plus fortes que prévu», analyse-t-il.
Selon lui, il y aura sûrement d'autres baisses de taux d'intérêt aux États-Unis, mais elles ne seront pas aussi prononcées que les marchés financiers ne l'anticipent.