GESTIONNAIRES EN ACTIONS. Le 31 juillet dernier, Alimentation Couche-Tard annonçait avoir acheté un bloc de ses actions à la Caisse de dépôt et placement du Québec valant 700 millions de dollars avant de les annuler.
Marc L'Écuyer, gestionnaire de portefeuille à Cote 100, société actionnaire de Couche-Tard (ATD, 69,85$), voit ce rachat d'actions d'un bon oeil: «Nous sommes bien contents parce que c'est une façon de retourner des flux de trésorerie libres aux actionnaires lorsqu'il n'y a pas d'occasions de fusions et acquisitions», dit-il.
À la base, le gestionnaire concède que la direction de Couche-Tard mise avant tout sur les fusions et acquisitions pour faire croître le géant des dépanneurs et stations-service, mais sans déroger à son plan de match. «Lorsque les valorisations des cibles d'acquisitions potentielles sont trop élevées, la direction préfère racheter de ses actions. Au Québec, le Groupe CGI (GIB.A, 134,86$) a un peu la même philosophie», explique-t-il.
Il ajoute que lors d'importants rachats, comme celui annoncé par Couche-Tard, les entreprises sont parfois capables de racheter de leurs titres à une valeur légèrement inférieure au marché.
Marc L'Écuyer préfère aussi de loin les rachats d'actions effectués de façon sporadique aux versements de dividendes, surtout d'un point de vue fiscal.
À son avis, les rachats d'actions doivent cocher deux cases pour vraiment permettre la création de valeur pour les actionnaires. En premier lieu, les entreprises doivent avoir des fonds disponibles. Deuxièmement, l'évaluation doit être raisonnable», dit-il.
Dans certains cas, des entreprises ont racheté de leurs actions à des évaluations très élevées, alors que d'autres ont utilisé les rachats pour soutenir leur titre. Selon lui, les rachats d'actions ne sont alors pas une bonne utilisation des capitaux des entreprises.