GESTIONNAIRES EN ACTION. Les marchés boursiers japonais ont connu une débandade entre le 1er et le 5 août avant de récupérer environ la moitié de leurs pertes depuis.
Luc Girard, gestionnaire de portefeuilles chez Noël, Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, explique pourquoi les secousses sur le marché japonais ont eu des répercussions jusqu'en Amérique du Nord.
Pour bien comprendre ce qui s'est passé, il faut d'abord comprendre le concept d'opération spéculative sur écart de rendement, mieux connu sous son nom anglophone «carry trade».
Selon lui, la montée de la devise nippone jumelée à une baisse du dollar américain a forcé de nombreux investisseurs à rembourser des emprunts effectués à des taux très bas au Japon qui avaient permis d'investir dans des placements à rendements plus élevés ailleurs dans le monde.
«Pour que le carry trade fonctionne, il faut un environnement de stabilité au Japon. Il faut un taux directeur bas et un yen stable. Les mouvements des derniers jours ont été tout sauf stables avec un yen qui s'est apprécié de 12% et un taux directeur qui a grimpé de 0,25 point de pourcentage», explique-t-il, ajoutant qu'en remboursant les emprunts au Japon et en vendant par exemple des actions de sociétés américaines, les investisseurs qui bénéficiaient du carry trade ont pu mettre de la pression sur des titres comme Nvidia (NVDA, 104,97$US) ou Apple (AAPL, 213,31$US).
Luc Girard rappelle par ailleurs que les corrections boursières sont nécessaires. En se basant sur les 100 dernières années du S&P 500, il rappelle entre autres qu'il y a 94% de chances qu'un recul de 5% survienne par rapport au plus récent sommet. Le secret pour les investisseurs qui veulent avoir du succès à la Bourse est donc de rester pleinement investis en tout temps afin de bénéficier des remontées suivant ces reculs.