Bourse : le S&P 500 en zone de correction, est-ce si grave?

GESTIONNAIRES EN ACTION. Depuis son plus récent sommet historique il y a environ un mois, l’indice boursier S&P 500 a reculé d’un peu plus de 10 %, ce qui le place en zone de correction.

Si beaucoup d’investisseurs pourraient penser que l’heure est grave en raison de la guerre commerciale qui sévit entre le Canada et les États-Unis, un recul de 10% ou plus en Bourse n’est pas un événement hors du commun.

« On a tendance à penser que ça arrive très rarement, mais la réalité, c'est que ce type de correction est quand même assez fréquent. Depuis 1929 et en incluant la présente correction, ça serait arrivé 61 fois. Donc, grosso modo, ça arrive à peu près six fois tous les dix ans», explique Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret.

De tels replis boursiers ramènent constamment à la surface des statistiques sur l’effet de rater les 10 meilleures ou les 10 pires journées en Bourse sur des périodes de 10, 20 ou 30 ans. Des chiffres à aborder avec prudence.

«Si on regarde, disons, une période de 30 ans, de 1993 à 2022. Si vous aviez investi au cours de cette période un montant de 10 000$ initialement en 1993 jusqu’à la fin de 2022, votre montant de 10 000$ aurait valu 158 434$ à la fin de la période, soit un rendement annuel moyen de 9,65%», raconte-t-il.

Il ajoute qu’un investisseur qui aurait raté les 10 jours les plus payants durant cette période de 30 ans, le 10 000$ ne serait pas monté à 158 434$, mais jusqu'à 72 584$, ce qui donne un rendement annuel moyen de 6,83%.

«Si on enlève les 20 jours les plus performants durant la période, le montant de 10 000$ grimpe à 42 600$, ce qui donne un rendement annuel moyen de 4,95%. Les gens vont se demander pourquoi on utilise cette statistique-là. L'histoire, c'est que les meilleures journées en Bourse sont très souvent collées ou très rapprochées des pires journées», dit Vincent Fournier.

Selon lui, il est donc très difficile pour les investisseurs d’essayer de manquer les mauvaises journées tout en étant présents en Bourse pour les meilleures.

«Pour être capable manquer les mauvaises périodes, il faudrait premièrement être capable de prévoir les chutes avant qu'elles arrivent. Il faudrait ensuite être capable de prévoir combien de temps vont durer les chutes. Troisièmement, il faudrait également trouver le moyen d'investir au creux avant que le marché ne reparte à la hausse», dit-il.

Sans oublier qu’au cours des 100 dernières années à la Bourse, les forts reculs ont toujours été éventuellement suivis de sommets historiques.

Le gestionnaire de portefeuille concède que la réalité, à la Bourse, est que les périodes de reculs ne sont souvent que très temporaires.

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